La dissolution de l'Assemblée nationale sénégalaise par Bassirou Diomaye Faye en septembre 2024 marque un tournant dans la politique sénégalaise. Ce geste intervient après un blocage institutionnel où le Parlement, dominé par l'opposition, freinait les initiatives présidentielles, créant une impasse législative. Le président Faye, élu en mars, a pris cette décision pour rétablir une dynamique politique plus favorable à son agenda, accusant la majorité parlementaire de ne plus représenter les aspirations populaires.

Cette dissolution pose plusieurs enjeux politiques majeurs :

Crise de gouvernance : Le blocage entre l'exécutif et le législatif reflète une incapacité à collaborer. L'opposition, majoritaire au Parlement, a exercé une influence perturbatrice, rendant difficile l'adoption des réformes présidentielles. Faye a ainsi utilisé son droit constitutionnel de dissoudre l'Assemblée pour contourner cette impasse et ouvrir la voie à un nouveau scrutin.

Rééquilibrage des pouvoirs : La dissolution appelle à des élections législatives anticipées prévues pour novembre 2024. Faye espère, par cette manœuvre, obtenir une majorité parlementaire plus alignée avec sa vision politique, permettant une gouvernance plus fluide et cohérente.

Impact sur la stabilité politique : Ce choix pourrait exacerber les tensions avec l'opposition, notamment avec les partisans de Macky Sall. La dissolution pourrait aussi être perçue comme un risque pour la stabilité politique du pays, dépendant de la manière dont les élections se dérouleront et des résultats qui en découleront.

Réactions publiques et internationales : La dissolution suscite des réactions contrastées. Certains y voient une démarche nécessaire pour débloquer la situation politique, tandis que d'autres craignent une concentration accrue des pouvoirs au profit de l'exécutif. L'attention internationale sera tournée vers la manière dont ces élections seront organisées et leur résultat sur la démocratie sénégalaise.

En somme, la dissolution de l'Assemblée nationale constitue un pari politique risqué pour le président Faye, qui devra compter sur un soutien populaire et un cadre électoral transparent pour légitimer cette démarche.

Le Président Bassirou Diomaye Faye a mis fin hier aux fonctions de la présidente du Haut-conseil des collectivités territoriales, Aminata Mbengue Ndiaye, et de celles du président du Conseil économique, social et environnemental, Abdoulaye Daouda Diallo. Les deux pontes de Benno sont les victimes collatérales de ce bras de fer qui n’est plus feutré. Mais, il se fait dans la brutalité. Par un autre décret, il a également saisi l’Assemblée nationale pour l’ouverture, aujourd’hui, d’une session extraordinaire portant sur divers sujets, notamment la Dpg qui ne se fera pas techniquement si la date de la dissolution est maintenue au 12 septembre.

Au Sénégal, le bras de fer politique entre opposition et pouvoir se durcit. Face à la menace d’une motion de censure déposée par le camp de l'ancien président toujours majoritaire à l'Assemblée nationale pour faire tomber le gouvernement, l’exécutif a contre-attaqué ce mercredi : le président Bassirou Diomaye Faye a demandé l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale ce jeudi 5 septembre pour éviter l’examen d’une motion de censure. 

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